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Les femmes peuvent-elles faire tous les métiers?

Les femmes peuvent faire des métiers d'hommes.

Les femmes ont les compétences pour faire des métiers masculins mais elles en sont dissuadées par l'effet matilda, la menace du stéréotype et le syndrome de l'imposteur. Oui, les femmes sont capables de faire tous les métiers ! On vous explique pourquoi certaines personnes pensent encore que les filles ne peuvent pas faire tous les métiers et pourquoi ces personnes se trompent. 

L’invisibilisation des femmes et l'Effet Matilda

Tout d’abord, certaines personnes s’imaginent que les femmes ne peuvent pas être pompières simplement parce qu’ils n’en voient pas. L’absence de femmes dans certains métiers fait penser que c’est un défaut de compétence qui conduit à cette situation alors que c’est un système qui s’auto-entretient : les filles ne voient pas de femmes pompières, donc elles pensent que ce métier n’est pas pour elles, donc elles ne deviennent pas pompières et ne servent pas de modèle aux autres générations. Or, 1 pompier sur 6 est une femme en France en 2020.

Le problème est que les femmes pompières sont invisibilisées par rapport à leurs collègues masculins, comme dans le traditionnel calendrier où la place des femmes est marginale alors qu’elles sont nombreuses en caserne, là où personne ne les voit. Cela crée l’impression qu’il y a très peu de femmes pompières, alors que ce n’est pas la réalité. Cette invisibilisation des femmes qui exercent des « métiers d’hommes » existe à tous les niveaux. Par exemple, au début du mois d’août 2021, le journal Le Dauphiné Libéré publie plusieurs articles avec pour titre « Trois interventions ce mardi pour les hommes de la CRS Alpes ». L’article revient sur des interventions réalisées par les secouristes CRS en haute montagne, un corps d’élite dont fait partie Marion Poitevin (découvrez son portrait ici). Marion a participé à l’une des trois interventions auxquelles fait référence le journal et pourtant, le titre laisse penser que seuls des hommes font ce métier de secouriste en haute montagne. Comment des petites filles peuvent s’imaginer faire le même métier que Marion si les médias s’obstinent à parler « d’hommes » ?

Par ailleurs, beaucoup pensent que les femmes n'ont pas la force physique nécessaire pour exercer certaines professions comme celles du bâtiment. Pourtant, les infirmières ou aides-soignantes portent jusqu’à une tonne et demie par jour. Marion Poitevin porte le même sac de secours que ses collègues masculins. La force physique n'est pas un argument pour empêcher les femmes de faire les métiers "masculins".

L’Effet Matilda est également une illustration parfaite de l’invisibilisation des femmes en sciences.

Le rôle néfaste des jouets dans la répartition des métiers selon le sexe

Les jouets jouent aussi un rôle dans l’invisibilisation des femmes dans certains métiers et entretiennent les clichés car si l’on s’en tient aux jouets, aucune fille ne pourrait devenir médecin puisque les catalogues, les boites de jeu et les photos mettent en scène des garçons de façon quasi exclusive. De la même manière, les jouets de pompier sont toujours représentés par des garçons alors que de nombreux pompiers en France sont en fait des pompières.

Mettre en lumière des femmes qui font des « métiers d’hommes »

Grâce au compte Instagram @plus_tard_je_serai (abonnez-vous :) ), nous avons reçu de nombreux messages de la part de femmes chauffeuses poids-lourds, électricienne, bouchères, maçonnes, couvreuses et autres qui nous remercient de mettre en lumière les femmes dans leurs métiers. Les femmes sont autant capables que les hommes de faire tous les métiers, mais le fait qu’elles soient invisibles dans l’exercice de leur fonction laisse penser que ces métiers sont faits exclusivement par des hommes et pour des hommes.

La menace du stéréotype 

En plus du phénomène d’invisibilisation qui ne montre pas les femmes qui font des « métiers d’hommes », il existe un mécanisme psychologique, appelé la menace du stéréotype (ou effet de Golem), qui fait baisser artificiellement les performances des filles par rapport aux garçons dans certaines matières. En sciences par exemple, s’il est dit aux filles avant un test de maths qu’elles auront de moins bons résultats que les garçons, c’est ce qui se passera. Tandis que si rien n’est dit, les résultats au test ne font pas apparaitre de différences entre les filles et les garçons. 

Le fait de dire constamment aux filles qu’elles ne peuvent pas faire tel ou tel métier les pousse à se saborder inconsciemment, alors qu’elles ont toutes les capacités et les compétences pour faire ces métiers.

Le syndrome de l’imposteur et la faute de l’orientation scolaire

Comme si l’invisibilisation + la menace du stéréotype ne suffisaient pas à décourager les filles de faire tous les métiers, le syndrome de l’imposteur s’ajoute à cette addition.

Selon ce syndrome, si une femme qui fait un « métier d’homme » n’est pas la meilleure, alors elle n’est pas faite pour ce métier. Ce syndrome n’est pas seulement ressenti par les femmes qui ne s’estiment pas légitimes à leur poste, mais il existe également dans les processus de recrutement ou dans le monde professionnel : une femme doit en faire plus que les hommes pour un niveau de reconnaissance équivalent. Les garçons ont le droit d’être moyens dans les métiers ou les filières qui leurs sont « réservés » alors que les filles doivent être les meilleures. Qui n’a jamais entendu un homme dire du travail d’une femme dans un domaine « masculin » qu’elle n’était pas au niveau alors même que certains hommes faisaient moins bien qu’elle ? 

Cela se joue dès l’entrée dans les filières qui permettent d’exercer un « métier d’homme », comme dans les écoles d’ingénieurs. La chercheuse Magali Jaoul-Grammare a mis en lumière le fait que les filières prestigieuses, comme les classes préparatoires aux grandes écoles ou les écoles d’ingénieurs, traitent différemment les filles et les garçons. Pour intégrer ces cursus, les filles doivent passer par la « voie royale » avec une mention « bien » ou « très bien » et être considérée comme en avance, contrairement aux garçons qui ont le droit d’avoir des résultats moyens. 

La loi des 10 000 heures

La mixité sera vraiment atteinte quand une femme avec des performances professionnelles moyennes aura autant d’avancement et d’augmentation de son collègue masculin affichant des performances similaires. 

En attendant, les femmes devront encore se surpasser par rapport aux hommes pour montrer qu’elles ont leur place, ce qui permettra une meilleure visibilité des femmes dans tous les métiers et attirera plus de jeunes filles dans les filières « masculines ». Pour être « la meilleure », sachez qu’Anders Ericsson a découvert dans les années 90 ce qu’il appelle la Loi des 10 000 heures. Selon cette loi, il faut environ 10 000 heures de pratique pour maîtriser un domaine. Elle prouve que les métiers n’ont pas de sexe car tous les domaines sont maitrisables avec du temps, peu importe son sexe. 

En d’autres termes, plus les filles identifieront tôt quels sont les aptitudes et compétences nécessaires pour exercer un métier, plus tôt elles pourront acquérir ces compétences, ce qui leur donnera un avantage dans le contexte d’un parcours très sélectif ou à dominance masculine, car elle y sera moins bien traitée que les garçons. Ces petites longueurs d’avance gagnées grâce à une activité ou à un atelier pratiqué suffisamment tôt peuvent faire la différence dans des environnements très masculins.

Il est donc important d’inscrire les filles à des activités ou ateliers en lien avec leurs centres d’intérêts. Si votre fille veut construire des maisons, oubliez le cours de piano ou le cours de danse et privilégiez les ateliers de construction. 

Si vous voulez en savoir plus sur la Loi des 10 000 heures et sur les facteurs qui mènent au succès, voici l’excellent livre de Malcolm Gladwell « Outliers » ou sa version française « Tous Winners : comprendre les logiques du succès ».

 

 

Au fait...

Saviez-vous que dès l'âge de 6 ans, la plupart des filles pensent être moins intelligentes que les garçons?

C'est le résultat d'une enquête menée par des chercheurs en 2017.

Les petites filles manquent bien souvent de confiance en elles: découvrez comment révéler le potentiel de votre enfant.

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