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Comment donner le goût de l'effort à votre fille

Aidez votre enfant à persévérer en faisant des efforts sans avoir peur de l'échec.

Tout comme pour la gestion des échecs, deux écoles s’affrontent au sujet de l’effort : fournir des efforts doit-il être évité parce que c’est la preuve que l’on n’est pas naturellement doué (il s’agit du mode figé)? Ou les efforts sont-ils le seul moyen de s’améliorer (il s’agit du mode croissance)? 

Seulement l’une de ces deux conceptions permet à votre enfant d’avoir une bonne confiance en soi, et il s’agit du mode croissance : vous devez donner le goût de l’effort à votre enfant.

Fournir des efforts n’est pas la preuve d’un manque d’intelligence

Pour les enfants en mode figé, l’effort est méprisé car il serait la marque de ceux qui n’ont pas les capacités requises. Soit on a les capacités, soit on ne les a pas car les choses sont comprises facilement et sans efforts pour ceux qui sont compétents. Pour ces enfants, fournir des efforts serait donc la preuve d’un manque d’intelligence.

Le Professeur Benjamin Bloom, un éminent chercheur en éducation, a prouvé que les efforts ne sont pas la marque d’un manque d’intelligence, mais bien le seul moyen de s’améliorer. Il a étudié 120 personnes qui sont au sommet de leur domaine respectif : des pianistes de concert, des sculpteurs, des nageurs olympiques, des mathématiciens, des neurologues,… La plupart d'entre eux n'étaient pas des enfants remarquables et n’avaient jamais montré de talent particulier dans le domaine dans lequel ils excellent aujourd’hui. Ils ont tous raconté qu'ils étaient rarement les meilleurs de leur classe. Comment sont-ils devenus exceptionnels?

A chaque fois, le Professeur Bloom a entendu l’histoire d'un dévouement extraordinaire à l’entraînement : un enfant pratiquait le piano plusieurs heures par jour pour devenir pianiste de concert, un nageur quelconque dans l’enfance racontait qu'il se levait à 5h30 tous les matins pour nager deux heures avant l'école, puis deux heures après l'école, pour faire partie de l'équipe olympique… En étant des enfants et des adolescents avec des capacités moyennes, ces personnes sont devenues des prodiges grâce à leurs efforts. C’est bien la preuve que les efforts ne sont pas la preuve d’un manque d’intelligence, mais le seul moyen de s’améliorer.

Les conséquences de l’absence d’effort chez les enfants

Que se passe-t-il pour les enfants qui méprisent l’effort? L’absence d’effort permet de camoufler les échecs. Si un enfant essaie d’atteindre un objectif mais qu’il ne fournit pas vraiment d’efforts, il pourra répondre : «si j’avais vraiment essayé, j’aurai réussi». Rater un objectif en fournissant des efforts enlève toute chance de se trouver des excuses et l’enfant s’associera alors à son échec : «je suis une ratée». 

Pour éviter de se retrouver dans ces situations, le plus simple pour ces enfants est de ne pas prendre de risques et de ne pas entreprendre de nouvelles choses. Si une enfant prend le risque de faire un puzzle qu’elle n’a jamais fait auparavant, elle pourrait ne pas le terminer et ainsi afficher son «manque d’intelligence».  Elle n’essaiera donc pas de faire un nouveau puzzle.

Si vous ne cultivez pas ou n’encouragez pas l’effort chez votre enfant, il plafonnera très vite à un niveau de compétence car il ne voudra jamais passer à des niveaux de difficulté supérieure, de peur d’exposer son «manque d’intelligence». 

Comment pousser son enfant à faire des efforts

Fournir des efforts consiste à surmonter une difficulté en cherchant des ressources non encore utilisées et accepter l’échec tout en persévérant dans ces efforts. Pour qu’un enfant accepte de fournir des efforts, il doit savoir qu’il sera aimé même s’il rate ce qu’il entreprend. En sachant que votre amour est acquis quoiqu’il fasse, votre enfant ne craindra pas de tenter de nouvelles expériences et de les rater. A ce sujet, nous vous renvoyons aux articles Augmentez la confiance en soi de votre enfant et Apprenez à votre enfant à ne pas avoir peur de l’échec.

Ce qui doit être valorisé n’est pas juste l’effort pour l’effort mais la capacité à essayer de nouvelles stratégies ou à demander de l’aide lorsque l’effort fourni tel quel ne suffit pas. Votre enfant doit se remettre en cause et rechercher des stratégies et méthodes différentes pour atteindre l’objectif fixé, voire demander de l’aide. C’est aussi dans cet aspect que réside l’effort que refuse de faire une enfant avec un mode figé. Il essaie encore et toujours les mêmes stratégies et refuse de demander de l’aide de peur de paraître idiot. Même s’il fournit des efforts, il est toujours un mode figé car il ne remet pas en cause ce qui ne fonctionne pas. 

Encouragez votre enfant à donner le meilleur de lui-même

Pour pousser votre enfant à fournir des efforts, il ne sert à rien de le culpabiliser en lui disant «Tu ne fais pas d’efforts ! Essaie-encore !». Cela risque de le culpabiliser et de le braquer. A la place, utilisez ces 6 phrases pour encourager votre enfant à donner le meilleur de lui-même.

Par ailleurs, dans son étude, le Professeur Bloom explique que les personnes extraordinaires qu’ils a suivies ont toutes des parents qui leur ont appris à valoriser le travail. Ces parents répondaient aux questions de leurs enfants avec sérieux er encourageaient souvent d'autres questions. Ils mettaient aussi beaucoup d'accent sur le fait de faire de son mieux à tout moment et qu’il fallait travailler pour atteindre des objectifs lointains. 

N’hésitez pas à suggérer à votre enfant de tenter de nouvelles expériences ou d’augmenter les difficultés dans ce qu’il sait déjà faire, tout en lui rappelant que vous l’aimerez s’il rate et que vous ne comprendriez pas qu’il n’essaie même pas.

Aidez votre enfant à persévérer grâce à l’auto-distanciation

Persévérer consiste à continuer des tâches difficiles ou ennuyantes pour les mener à bien. Votre enfant sera plus à même de persévérer dans ses efforts s’il sait quel est leur but. Expliquez-lui : «Il est important de finir ce devoir sinon tu ne comprendras pas les leçons suivantes et tu ne pourras pas réaliser ton rêve d’être pilote» ou alors «Tu dois continuer d’essayer de terminer ce puzzle sinon tu ne pourra jamais faire les puzzles de plus de 100 pièces, et ce sont les plus jolis !».

Vous pouvez aussi utiliser l’astuce de l’auto-distanciation, dont l’efficacité est prouvée par de nombreuses études : apprenez à votre enfant à s’adresser à lui-même à la troisième personne en tant que super-héro(ïne). Apprenez au petit Tom à se dire à lui-même : «Super Tom, tu peux le faire !», ou apprenez à Lucie à se répéter : «Lucie, tu as tous les super-pouvoirs pour aller jusqu’au bout !». Vous pouvez aussi demander à votre enfant de se demander ce que ferait son (sa) super-héro(ïne) préféré(e) : «Spiderman baisse-t-il les bras?», «Wonder Woman abandonne-t-elle?».

Il a été prouvé que les enfants qui appliquent ces techniques persévèrent plus longtemps à des tâches difficiles ou ennuyantes que les autres enfants. En effet, l’auto-distanciation permet aux enfants de se détacher des émotions négatives qu’ils éprouvent quand ils doivent fournir des efforts ou quand ils sont face à un échec et cela leur permet aussi de leur rappeler leurs forces.

Au fait...

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C'est le résultat d'une enquête menée par des chercheurs en 2017.

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