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Apprenez à votre enfant à ne pas avoir peur de l'échec

Pour progresser, les enfants doivent surmonter leurs échecs et leurs erreurs. Voici comment les parents peuvent les aider.

Personne n’aime perdre

L’échec a mauvaise réputation dans notre culture occidentale car la compétition est prédominante. La société valorise le fait d’être la meilleure, le n°1, la plus rapide, le plus fort, le préféré… La compétition est enseignée aux enfants dès le plus jeune âge. Il n’y a qu’à regarder certains cadeaux : des tasses où il est écrit "meilleure maman du monde" ou "Papa n°1", des t-shirts « Le plus fort » ou « la plus belle ». Or, s’il y a une « meilleure », un « n°1 » ou un(e) « plus » quelque chose qu’un(e) autre, c’est aussi qu’il y a des perdants et des n°2. Dans une société compétitrice telle que la nôtre, cette position de second n’est pas valorisée et doit être évitée à tout prix.

Voilà pourquoi il y a tant de bagarres et de colères aux jeux dont les règles fixent qu’il faut un seul gagnant et des perdants : les jeux de cartes, 1.2.3 soleil, les jeux de société, la chaise musicale… Qui n’a jamais vu un enfant bouder lorsqu’il perd ? Le pauvre est alors traité de mauvais joueur alors que c’est le système même de la compétition qu’il faudrait remettre en cause car les enfants ne jouent pas pour s’amuser, mais pour gagner. L’idée de l’échec est donc insupportable. Les enfants cherchent à tout prix à être meilleurs que les autres. C’est aussi la raison pour laquelle les jeux de coopération ont un tel succès : ils encouragent les enfants à jouer « ensemble » et pas « contre ».

Plutôt que d’enseigner aux enfants à souhaiter que les autres perdent (car pour être le gagnant il faut bien que les autres soient perdants) la bonne attitude est d’enseigner aux enfants à être meilleurs qu’eux-mêmes. Ce qui compte ce n’est pas d’être plus rapide qu’Untel à la course, mais c’est d’être plus rapide que son propre chrono de la veille. La compétition doit être tournée vers soi-même, vers sa propre performance. Dès que cela est fait, l’échec devient galvanisant !

L’échec n’est pas la preuve d’un manque d’intelligence de l’enfant

Pensez-vous qu’il soit possible de s’améliorer et de devenir un maître dans tous les domaines quel que soit son patrimoine génétique ou son sexe ? Si oui, alors vous savez que l’échec est la marque des gens qui réussissent, vous êtes en « mode croissance ». A l’inverse, si vous pensez que toute personne naît avec une quantité fixe d’intelligence, de créativité et de capacité physique qu’elle ne pourra jamais dépasser, alors vous voyez l’échec comme quelque chose à éviter car cela démontre le niveau d’intelligence indépassable d’un enfant ou d’une personne, vous êtes en « mode figé ». 

Le « mode croissance » et le « mode figé » ont été théorisés par Carol S. Dweck, Professeure de psychologie à Stanford qui a démontré que la réussite personnelle et la confiance en soi de chaque personne dépendent de son mode (croissance ou figé) et donc de sa vision du rôle de l’échec, et cela quel que soit le domaine (professionnel, sentimental, sportif…).

Par ailleurs, dans une célèbre étude, le Professeur Benjamin Bloom, un éminent chercheur en éducation, a prouvé l’existence de ces deux modes et de leur impact sur la réussite des enfants. Le Professeur Bloom a étudié 120 personnes qui sont au sommet de leur domaine respectif : des pianistes de concert, des sculpteurs, des nageurs olympiques, des joueurs de tennis de classe mondiale, des mathématiciens, des neurologues… La plupart d'entre eux n'étaient pas des enfants remarquables et n’avaient jamais montré de talent particulier dans le domaine dans lequel ils excellent aujourd’hui. Les plus brillants mathématiciens ont dit qu'ils avaient des difficultés à l'école et qu'ils étaient rarement les meilleurs de leur classe. Certains joueurs de tennis de classe mondiale ont dit que leurs entraîneurs les considéraient comme trop petits pour être exceptionnels, et les nageurs olympiques ont dit se souvenir qu'ils se faisaient régulièrement "détruire" dans les courses de nage à l'âge de 10 ans. 

Malgré ces échecs, ces personnes sont au sommet de leur domaine. C’est bien la preuve que l’échec n’est pas la marque d’un manque d’intelligence.

Les échecs sont nécessaires pour que les enfants s’améliorent

Beaucoup d’enfants en mode figé (qui pensent que leur intelligence est en quantité finie) craignent l’échec car cela démontrera quel est le niveau d’intelligence indépassable. Ces enfants vont donc renoncer aux nouveaux défis par peur d’exposer leur « manque d’intelligence ». Un enfant qui adore les mathématiques perdra l’intérêt de la matière dès que les exercices deviendront plus durs parce qu’il ne pourra pas prouver qu’il sait les faire dès le premier coup. 

Les enfants en mode croissance sont constamment confrontés à leurs limites parce qu’ils cherchent toujours à en apprendre plus, ils n’ont donc pas de problème à constater qu’ils ne savent pas résoudre un problème. Au contraire, c’est une opportunité pour eux d’apprendre.

Pour que les enfants continuent d’apprendre, ils doivent être confrontés à l’échec. Sinon, ils resteront dans leur zone de confort intellectuel ou physique et ne pousseront jamais leurs limitent. Ils risquent de stagner très tôt dans leurs compétences. Michael Jordan le dit très bien : « J'ai perdu près de 300 matches. Vingt-six fois, on m'a fait confiance pour faire le tir gagnant et j’ai raté. J'ai échoué encore et encore dans ma vie. Et c'est pourquoi je réussis. ».

Les parents doivent encourager leur enfant à échouer avec bienveillance

Les enfants ont aussi peur de perdre l’amour de leurs parents qu’ils pensent conditionné à leur réussite. En tant que parent, vous avez un rôle central à jouer pour que votre enfant n’ait pas peur de l’échec. 

Par exemple, Sara Blakely est une milliardaire qui a fondé une entreprise de sous-vêtements. Elle explique que sa réussite est notamment due à son père qui l’encourageait à échouer. Elle a déclaré : « Quand j’étais petite, à l’heure du dîner, mon père avait l’habitude de nous demander, à mon frère et à moi, si nous avions échoué à quelque chose et si oui, il nous en félicitait. Il était même déçu si je n’avais pas échoué à quelque chose durant la semaine. Quand je lui disais «Papa, papa, il y a une chose que j’ai essayé de faire et j’ai complètement raté mon coup ! » Il me répondait : « Bravo ! Bien joué ! ». C'est ce qui m'a permis de changer ma définition de ce qu'est un échec. En effet, échouer est devenu pour moi synonyme de ne pas essayer. Ce n'est pas lié au résultat. »

Vous devez encourager vos enfants à échouer en leur expliquant que l’échec signifie qu’ils ont essayé de faire quelque chose de nouveau et que c’est une très bonne chose. Ne jamais rater signifie qu’on n’essaie rien de nouveau.

Valorisez les échecs de vos enfants

Dites régulièrement à votre enfant que c’est bien d’échouer, parce que ça montre qu’il a essayé quelque chose de nouveau. C'est très important car les enfants qui n’ont pas peur de l’échec sont plus susceptibles de continuer à travailler dur en dépit des revers.

Les parents qui ne valorisent pas les échecs font des enfants inquiets à l’idée d’essayer de nouvelles choses alors que des parents qui valorisent les échecs font des enfants inquiets à l’idée de ne pas apprendre. 

Retrouvez dans cet article 24 façon de complimenter votre enfant pour saluer ses efforts même en cas d’échec.

Les filles et la vision de l’échec

Les filles et les garçons ne sont pas sur un pied d’égalité concernant l’échec. En effet, les filles sont encouragées par la société à ne pas prendre de risques et à réussir les choses parfaitement (à relier au syndrome de la bonne élève), quand les garçons sont encouragés, grâce aux jouets, à la découverte, aux nouveaux défis et à la prise de risque qui les accompagne.

Au fait...

Saviez-vous que dès l'âge de 6 ans, la plupart des filles pensent être moins intelligentes que les garçons?

C'est le résultat d'une enquête menée par des chercheurs en 2017.

Les petites filles manquent bien souvent de confiance en elles: découvrez comment révéler le potentiel de votre enfant.

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