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Les conséquences négatives des jouets sexistes

Les jouets sexistes peuvent faire plus de mal que de bien.

Alors que les jouets jouent un rôle déterminant dans l’apprentissage et le développement des compétences, votre fille n'apprendra pas la même chose que votre garçon car les jouets sont catégorisés en fonction du sexe des enfants. Il s’avère que les jouets « pour filles » ou pour « garçons » ont plus de différences que leur simple couleur et ils amènent les enfants à développer des compétences différentes et donnent une image stéréotypée des rôles et des métiers.

Les effets des jouets « pour filles »

Ce n’est pas un hasard si les filles ont de meilleures performances que les garçons dans les compétences verbales et écrites dès le début du primaire. De manière générale, les jeux « pour filles » ne les stimulent que sur la coopération et la verbalisation. Ces jeux sont essentiellement des déguisements, des jeux d’imitation comme la marchande, la maman ou la maîtresse, les dînettes et les poupées. Les filles sont ainsi encouragées à développer leurs compétences verbales au travers de jeux de rôles. 

Par ailleurs, les jouets « pour filles » nécessitent de la coopération : tout le monde doit accepter et jouer le rôle qui lui est dévolu par le jeu (la marchande et le client, la maîtresse et l’élève).

Les « jouets pour filles » ont donc des points positifs car ils permettent aux filles de développer leurs capacités verbales ainsi que la notion de coopération. Toutefois, les « jouets pour filles » ont de vraies conséquences délétères sur les filles comme l’hypersexualisation et l’étouffement de la créativité.

En effet, beaucoup de jouets « pour filles » (mais aucun jouet « pour garçons »), ont pour thème l’apparence et lui donnent une importance démesurée. Ces jouets sont les coiffeuses, les poupées à maquiller, les kits de princesse avec miroir et diadème, les Playmobil à faire déambuler dans des centres commerciaux, les déguisements de princesses dont l’objectif principal est d’être belle, les Barbie… En plus des Barbie, avez-vous déjà remarqué que les poupées Bratz ou les poupées LOL ont toutes des tailles fines, des hanches larges, un maquillage outrancier, des talons vertigineux ? Ces jouets « pour filles » véhiculent l’idée que l’apparence physique est importante, qu’il faut la cultiver à tout prix, et que le physique des filles doit être agréable à regarder.

Les jouets « pour filles » ont aussi tendance à limiter la créativité des filles. Comme ces jouets sont principalement des jeux d’imitation (la maîtresse, la marchande, la princesse…) les filles à développent des comportements conformistes : pour être une maîtresse il faut faire comme ceci, pour être une bonne marchande il faut faire comme cela. Ils étouffent donc leur créativité et leur inventivité.

Les effets des jouets « pour garçons »

Les jouets « pour garçons » visent à développer leur dextérité et leur esprit de compétition. Par exemple, le but des jeux de construction ou des Lego® de la gamme Technic est de réaliser l’assemblage d’un objet tout en apprenant à manipuler et à différencier des blocs de construction. Alors qu’il n’existe pas de gamme Technic « pour les filles », ces jouets permettent aux garçons d'acquérir des compétences motrices, spatiales et analytiques dont sont dépourvus les jeux d’imitation destinés aux filles. 

Les « jouets pour garçons » mettent aussi l’accent sur le courage et le sens de la compétition. C’est le cas pour tous les jouets en rapport avec la guerre ou le danger (pompier, policier, militaire…) et beaucoup de jouets « pour garçons » ont pour but de vaincre l’autre (jeux de pistolets en mousse, gagner la course de voitures…).

Par ailleurs, les garçons ont l’apanage des jeux sportifs et en extérieur car les magazines de jouets représentent ces jeux majoritairement avec des garçons, alors que les jeux d’imitation des filles les cantonnent à l’intérieur et ne nécessitent aucune activité physique. 

L’idéal est de jouer avec tous les jouets 

Vous aurez compris que chaque catégorie de jouets permet aux enfants de développer des compétences différentes. Les jouets « pour filles » ou « pour garçons » limitent le potentiel de votre enfant car, selon son sexe, il n’a pas accès à toutes les opportunités d’apprentissage. Les filles ne développent pas leurs compétences techniques, analytiques, ni leur esprit de compétition ou le goût du sport, et les garçons ne développent pas leurs compétences verbales ni leur esprit de coopération. 

Il faudrait donc que chaque enfant joue avec chaque type de jouets, peu importe son sexe. Toutefois, vous vous heurterez à des difficultés si les enfants ont pris l’habitude de ne jouer qu’avec un seul type de jouets. En effet, un garçon sera incapable de jouer avec des filles à un jeu d’imitation s’il n’a jamais eu l’occasion de jouer avec des jouets « pour fille » avant. Il n’aura pas développé son esprit de coopération car les jouets « pour garçons » lui apprennent au contraire qu’il faut dominer. L'inverse est aussi vrai, des filles qui n'ont jamais joué avec des jouets "pour garçons" ne s'amuseront pas dans une course de petites voitures. Elles trouveront que ce jeu est "nul".

Les jouets « pour filles » et « pour garçons » renforcent les stéréotypes

L’utilisation de jouets « pour filles » par des filles et de jouets « pour garçons » par des garçons est une porte d’entrée aux clichés sur les capacités des uns et des autres : les garçons sont forts et courent partout, les filles ne pensent qu’à être jolies et s’occupent des enfants. A cause des jouets sexistes, les enfants vont avoir les raisonnements suivants :

  • il existe une séparation des rôles qui va de soi entre les filles et les garçons ;
  • il y a des différences fondamentales dans les centres d’intérêt et les goûts des filles et des garçons (les filles n’aiment pas les camions, les garçons n’aiment pas les poupées).

C’est entre 2 ans et 7 ans que les enfants vont intégrer la plupart des clichés véhiculés par les jouets et ils tiendront compte de ces clichés pour prendre toute sorte de décisions : comment s’habiller, quoi manger, quel métier choisir, etc. Or, les jouets véhiculent encore plus de clichés que la société réelle. 

L’exemple de la vaisselle est édifiant. Même si à la maison vous apprenez à vos enfants que laver la vaisselle est une compétence de base qui est effectuée autant par les hommes que pas les femmes, dans le monde des jouets, vos enfants constateront que c’est une tâche exclusivement féminine. En dépit de vos efforts et du bon exemple que vous montrerez, les jouets vont pousser vos enfants à considérer la vaisselle comme une activité féminine. C’est donc aussi à cause des jouets qu’une fois adulte les tâches domestiques comme la vaisselle ou le linge incombent à 72% aux femmes selon l'INSEE.

Les jouets sexistes jouent un rôle dans le manque de mixité de certains métiers

Si l’on s’en tient aux jouets, aucune fille ne pourrait devenir médecin car les catalogues, les boites de jeu et les photos mettent en scène des garçons de façon quasi exclusive. A l’inverse, aucun garçon ne pourrait devenir infirmier car les jouets représentent ce métier comme étant exercé par des filles. Pourtant, des hommes sont infirmiers et les femmes sont majoritaires en écoles de médecine ainsi que dans certaines spécialités médicales.

Comme les « jouets pour filles » ne montrent pas de filles scientifiques, pilote de voiture, pompier, chef d’entreprise ou maçonne, votre fille aura beaucoup de mal à envisager d’elle-même ces carrières car elle pensera qu’elles sont réservées aux garçons. A l’inverse, votre fils aura du mal à s’imaginer homme au foyer, danseur ou esthéticien. 

En effet, la plupart des jouets affectent à chaque sexe les qualités requises pour ces métiers : la compassion, la coopération et la sollicitude pour les filles (qui sont largement majoritaires dans les métiers du soin et de l’assistance), et l’autorité et la force pour les garçons (largement majoritaires dans les métiers du BTP et les hautes sphères des entreprises).

Heureusement, il existe des astuces pour combattre les effets négatifs des jouets sexistes.

Au fait...

Saviez-vous que dès l'âge de 6 ans, la plupart des filles pensent être moins intelligentes que les garçons?

C'est le résultat d'une enquête menée par des chercheurs en 2017.

Les petites filles manquent bien souvent de confiance en elles: découvrez comment révéler le potentiel de votre enfant.

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