Quels sont les effets des écrans sur les enfants?
Les écrans sont la cause de problèmes de langage, d'obésité, de myopie, de troubles de l'attention et de cauchemars.
Toutes les organisations sanitaires préconisent de ne pas laisser les enfants de moins de 2 ans regarder les écrans (télévision, téléphone, tablette, ordinateur, console de jeux…). Il faut admettre qu’il est agréable (voire vital) de pouvoir souffler en laissant son enfant regarder un dessin animé pendant 20 minutes. Mais que se passe-t-il vraiment quand votre enfant passe régulièrement du temps devant les écrans ?
Les écrans retardent l'acquisition du langage par les enfants, même avec des programmes éducatifs
En dessous de l’âge de 2 ans, les programmes télévisuels n’apprennent pas à votre enfant à parler plus précocement ou à enrichir son vocabulaire, au contraire. L’étude de Frederick J. Zimmerman a prouvé que plus un enfant passe de temps devant les écrans, plus il se met à parler tard. Le vocabulaire utilisé est aussi beaucoup moins riche que celui utilisé par les enfants qui ne sont pas exposés aux écrans.
Sur la question des vidéos « éducatives », ne vous y trompez pas. Aucune étude n’a prouvé l’effet positif de ces vidéos sur le développement des enfants et plusieurs producteurs de contenus « éducatifs » ont même remboursé des parents de leur achat de DVDs pour éviter des poursuites en publicité mensongère.
Les écrans augmentent le rique de surpoids et d'obésité des enfants en grandissant
Les écrans encouragent la passivité et la sédentarité. Votre enfant n’est pas incité à se dépenser ou à aller jouer dehors et son niveau d’activité physique s’en ressent. D’après Santé Publique France, en 2014 seulement 9% des Français de 11 ans pratiquaient une heure d’activité physique par jour. Les recommandations internationales fixent le seuil de sédentarité à 2h par jour passées devant les écrans. L’absence d’activité physique de votre enfant à cause des écrans va considérablement augmenter son risque d’être en surpoids en grandissant.
Votre enfant ne fera pas plus d’exercice physique si vous lui achetez des jeux vidéo qui incitent à danser ou à se dépenser devant la console de jeux (comme la Wii). Tom Baranowski a démontré dans son étude que, lorsqu’ils jouent à ces jeux, la dépense physique des enfants n’est que très rarement similaire à une réelle activité physique. Par ailleurs, il a relevé qu'après s’être un peu dépensés physiquement devant la console, les enfants ont tendance à compenser en étant moins actifs le reste de la journée.
Les écrans sont responsables de problèmes de vue comme la myopie
Les écrans sont la cause d’un double problème de vue. Tout d’abord, la lumière bleue émise par les écrans est moins bien filtrée par les yeux des enfants. Une exposition régulière à cette lumière bleue augmente le risque de développer à l’âge adulte une DMLA. Ensuite, par définition, lorsque votre enfant est devant un écran, il ne joue pas dehors et ses yeux ne regardent jamais au loin. Or, c’est en stimulant la vision de loin qu’il est possible d’empêcher ou de retarder l’arrivée de la myopie. Selon l’ASNAV (Association pour l’amélioration de la vue) les écrans sont la cause d’une augmentation des cas de myopie en France chez les jeunes. C’est également ce qui a été constaté dans les pays d’Asie et notamment en Corée où les cas de myopie ont explosé parmi les jeunes.
Si l’utilisation des écrans est indispensable, notamment pour les classes virtuelles, veillez à protéger la vue de votre enfant en installant un filtre anti-lumière bleue (comme f.lux) et en l’incitant à faire des pauses régulièrement (au moins toutes les 20 minutes) pendant lesquelles il peut regarder au loin au minimum à 5 mètres.
Les écrans augmentent les risques des enfants de développer des troubles de l'attention
Dimitri A. Christakis a démontré dans son étude que l’exposition aux écrans des enfants entre 0 et 3 ans augmente significativement le risque de l’apparition de troubles de l’attention vers l’âge de 7 ans. Il conclut à la fin de son étude que limiter l'exposition des jeunes enfants à la télévision pendant les années formatrices du développement du cerveau (entre 1an et 3 ans) réduit le risque ultérieur de développer un TDAH (trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) chez les enfants.
Les enfants ne font pas la différence entre fiction et réalité : les écrans augmentent les risques de cauchemars
Avant l’âge de 5 ans, les enfants ne savent pas faire la différence entre ce qu’ils voient à la télévision et la réalité. En effet, leur aptitude à distinguer des images fantaisistes d’images représentant la réalité est inexistante jusqu’à 3 ans et cela évolue très lentement jusqu’à 5 ans. André Guillain et René Pry ont démontré dans une étude que, lorsque des images fantaisistes (comme des cochons assis qui mangent des frites, un canard sous la pluie avec des bottes et un parapluie, un dinosaure qui fait peur…) sont présentées à des enfants de 4 ans, ces derniers considèrent que la moitié de ces images sont réelles. Le développement de leur cerveau n’est pas suffisamment avancé pour qu’ils fassent la différence entre la fiction et la réalité.
Ainsi, un enfant de moins de 5 ans qui verrait à la télévision un contenu qui n’est pas réel pourrait considérer qu’il s’agit d’une représentation de la « vraie vie ». C’est notamment à cause de ce mécanisme que naissent les complexes des enfants par rapport à leurs corps : les petites filles pensent que le corps de Barbie peut exister dans la vraie vie. Par ailleurs, la vue d’images impossibles mais qui font peur (comme un dinosaure qui pourchasse des humains) peut être une source de cauchemars et d’anxiété pour un enfant. Il pensera que cette situation peut arriver « dans la vraie vie ».
Au fait...
Saviez-vous que dès l'âge de 6 ans, la plupart des filles pensent être moins intelligentes que les garçons?
C'est le résultat d'une enquête menée par des chercheurs en 2017.