Il est important d'apprendre à votre fille qu'elle a une vulve
En 2018, 62% des Françaises adultes interrogées lors d’un sondage ne savent pas ce que désigne la vulve et la majorité des jeunes filles ne savent pas placer les lèvres, l’urètre ou la vulve sur un dessin de sexe féminin. Cette ignorance met en danger leur santé gynécologique et psychologique. Il y a pourtant une solution très simple pour pallier ce problème d’éducation: communiquer, sans honte et sans gêne. C’est important pour la santé et la confiance en soi de votre fille.
N'élevez pas votre fille dans la honte de ses organes génitaux
Au Royaume-Uni, 44% des parents interrogés au cours d’un sondage déclarent qu’ils utilisent des euphémismes ou des mots fantaisies lorsqu’ils parlent avec leur fille de ses organes génitaux. D’après ce même sondage, seulement 1% des parents interrogés utilise le terme «vulve». Au vu de ces résultats, vous pourriez vous dire: «Quel est le problème? Si j’ai envie d’apprendre à ma fille qu’elle a une marguerite, ça me regarde». Certes, mais lorsque vous vous interdisez d’utiliser un mot, vous en faites un tabou, quelque chose de honteux ou de sale dont on ne doit pas parler et qu’il faut cacher. Plus longtemps vous refusez de parler de «vulve», de «vagin» ou de «sexe» (y compris de «clitoris») plus longtemps vous perpétuez l’idée qu’il est mal d’en parler. Lorsque vous faites référence à la «marguerite» ou à la «petite fleur» de votre fille, vous rendez son anatomie trop vague et vous renvoyez l’idée que puisque les mots «vulve», «vagin» et «sexe» ne doivent pas être prononcés parce qu’ils sont honteux, alors les organes qu’ils désignent doivent l’être aussi. Vulve n’est pas un gros mot, c’est une partie du corps de votre fille tout comme son nez ou ses bras. L’utilisation des mots anatomiquement corrects permet à votre fille de s’approprier son corps et de ne pas en avoir honte.
Désigner correctement les organes génitaux de votre fille est bon pour sa santé
Il est prouvé qu'un diagnostic précoce des cancers féminins peut sauver des vies. Or, les études montrent que les jeunes femmes sont peu enclines à aller consulter si elles constatent des problèmes avec leurs organes génitaux. Cela s’explique notamment par leur ignorance de leur propre anatomie et de la façon dont doivent fonctionner normalement leurs organes génitaux. Pour que votre fille prenne soin de sa santé gynécologique, sache comment réagir en cas de changements inattendus dans son vagin ou sa vulve et soit consciente des symptômes d'un cancer gynécologique:
- elle doit pouvoir parler sans gêne de ses organes génitaux et de ses seins, surtout avec un étranger comme un médecin
- elle doit avoir savoir désigner correctement son anatomie
- elle doit savoir comment et à quoi servent ses organes génitaux
Il n'est jamais trop tôt pour commencer à éduquer votre fille sur son corps en ayant avec elle des conversations franches et honnêtes plutôt que de se cacher derrière la gêne, un tabou ou un mot fantaisie.
Désigner correctement les organes génitaux de votre fille préserve sa confiance en soi
Savez-vous ce qu’est une nymphoplastie ou une labiaplastie? Il s’agit d’une intervention de chirurgie esthétique qui consiste à réduire la taille des petites lèvres et/ou des grandes lèvres. Les demandes pour cette intervention ont bondi de 143% en France entre 2010 et 2016*. Quand on sait que ces lèvres constituent une barrière protectrice pour le vagin, le clitoris et l'urètre et que cette chirurgie augmente le risque d’infection, déclenche des douleurs post-opératoires et parfois des douleurs lors des rapports sexuels, vous vous demandez sûrement qui pourrait bien vouloir s’imposer ça.
Ce sont principalement les jeunes filles qui y ont recours car elles estiment que leurs lèvres et leur vulve ne sont pas «normales». En 2018, les Françaises sont 36 % à avoir déjà été complexées par leur vulve*. Avec des films pornographiques de plus en plus accessibles, même par les très jeunes enfants, beaucoup de jeunes filles sont amenées à penser qu’une vulve «normale» est la vulve standardisée des actrices pornographiques. Si ces jeunes filles constatent d’elles-mêmes, ou si leur partenaire leur dit, que leur vulve n’est pas identique à celle de ces actrices, elles peuvent développer des complexes et idéaliser la vulve «parfaite» en ayant recours à la chirurgie esthétique.
Pour éviter ces complexes, le mieux est encore d’agir préventivement et d’expliquer à votre fille que chaque être humain est unique et qu’il existe toutes sortes de cheveux, d’yeux, de nez ou de vulves: petite, grande, foncée, petites lèvres masquées par les grandes lèvres ou au contraire plus grandes, etc. Pour éviter à votre fille de développer des complexes et pour préserver sa santé gynécologique, encouragez-la à connaître son propre corps et désignez correctement ses organes génitaux.
*Données fournies par la Société françaises des chirurgiens esthétiques plasticiens **Essity Intimate Care Survey France 2018
Au fait...
Saviez-vous que dès l'âge de 6 ans, la plupart des filles pensent être moins intelligentes que les garçons?
C'est le résultat d'une enquête menée par des chercheurs en 2017.