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Comment réagir aux questions existentielles de votre enfant

Voici comment répondre aux questions existentielles de votre enfant pour encourager sa curiosité.

Tous les enfants se posent des questions existentielles. Il y a les classiques: «Quand est-ce que tu vas mourir? Est-ce que tu as connu les dinosaures? Pourquoi il faut dormir?», les gênantes: «Pourquoi le Monsieur il est gros? C’est quoi une érection?» et celles qui vous laissent pantois(e): «Pourquoi l’eau ça mouille? Qui a décidé que le ciel était bleu?» Quelle que soit la question, vous pouvez vous retrouver démuni(e) sans savoir quoi faire, soit parce que vous ne connaissez pas la réponse (indice: ce n’est pas la réponse qui compte), soit parce que vous êtes gêné(e) ou que vous ne savez tout simplement pas par où commencer. Voici donc un mode d’emploi pour répondre aux questions existentielles de votre enfant.

Ne vous moquez pas des questions existentielles de votre enfant

Toutes ces questions existentielles prêtent à sourire et sont souvent traitées par une sorte de moquerie que les adultes pensent bienveillante: «Où vas-tu chercher tout ça?! Ha ha ha» sans pour autant donner de réponse. Rigoler face à ces questions, même s’il n’y a aucune intention malveillante, est compris comme de la moquerie par votre enfant. Elle ou il se sentira humilié(e) car en rigolant de sa question, vous lui faites comprendre que lorsqu’on dévoile son ignorance en posant des questions, on est moqué(e) et on a l’air bête. Cela lui fait croire qu’elle doit toujours tout savoir ou cacher ce qu’elle ne sait pas si elle ne veut pas avoir l’air bête et votre enfant va alors intérioriser une peur de l’échec. Apprenez à votre enfant à se questionner sans craindre d’exposer son ignorance.

Quelle que soit la question existentielle de votre enfant, vous pouvez rire en expliquant que votre rire est dû à de la surprise mais en aucun cas à la question elle-même. Vous ne voulez pas que votre enfant assimile la curiosité avec l’humiliation ou la moquerie.

Répondez aux questions existentielles de votre enfant pour encourager sa curiosité

Lorsqu’elles ne sont pas source de rire, il arrive que les questions existentielles soient traitées d’un revers de main avec une réponse désinvolte: «Pourquoi tu veux savoir?», «Ne t’inquiète pas de cela», «C’est comme ça» ou «Je n’ai pas le temps de t’expliquer». Pour les questions gênantes, la réponse peut même être une réprimande. Ne pas répondre, répondre à côté ou se moquer fait croire à votre enfant qu’il est inutile des poser ces questions ou de s’interroger sur la vie et ce qui l’entoure de manière générale, car de toute façon la réponse n’est pas assez intéressante pour être donnée par les adultes. Cela bride sa curiosité. En lui répondant, même pour lui dire que vous ne savez pas, votre enfant sait qu’il est écouté et qu’il pourra toujours venir vous voir avec des questions (même si à la longue les «pourquoi?» peuvent devenir pénibles mais nous avons une astuce pour vous plus loin).

Ne lui demandez pas non plus pourquoi elle se pose cette question. Cela lui fera penser que certaines questions méritent plus d’être posées que d’autres, ce qui n’est pas le cas car toute question est bonne. Vous pouvez toutefois lui demander d’affiner sa question lorsqu’elle est beaucoup trop large.

Concernant les questions «gênantes» sur la sexualité, ne faites pas l’autruche. Nous vous invitons à faire un tour sur le très bon site de Yes Tess Familles qui a aussi un super compte Instagram. 

Ne cherchez pas à toujours avoir les réponses aux questions existentielles de votre enfant

Ce qui compte ce n’est pas votre réponse mais votre attitude. Quand vous ne savez pas, admettez-le. Cela permet de ne pas mentir ou de vous embrouiller dans des explications que vous ne maitrisez pas. Mais surtout, cela montre à votre enfant qu’il est possible de ne pas savoir quelque chose et qu’il n’y a aucune honte à cela. Admettre que vous ne savez pas vous rend «imparfait» ce qui enlève de la pression à votre enfant qui peut elle aussi se permettre de ne pas tout savoir. Si vous avez réponse à toutes ses questions, par mimétisme, votre enfant va penser que lui aussi doit tout savoir et il craindra de passer pour quelqu’un de bête en posant des questions. 

Proposez à votre enfant de chercher lui-même la réponse à sa question

Cette technique est imparable dans les cas où vous ne connaissez pas la réponse à la question lorsque vous en avez assez des «pourquoi?» à répétition. Dites à votre enfant de chercher lui-même la réponse. En plus de vous libérer l’esprit, votre enfant comprend alors que personne ne naît intelligent mais qu’on le devient en posant des questions et en cherchant les réponses. 

Lorsque le lieu ne se prête pas à la recherche immédiate, comme dans la voiture ou au supermarché, dites à votre enfant de se rappeler de sa question ou notez-la pour lui rappeler de chercher la réponse au moment propice. Lorsque ce moment arrive, ne la laissez pas toute seule dans ses recherches. Vous devez lui apprendre à trouver les réponses. A la question «pourquoi ma glace fond au soleil ?», proposez-lui une expérience en prenant les différents ingrédients de la glace séparément (le lait ou l’eau et les fruits) pour voir comment se comportent ces éléments quand ils sont glacés et mis à une source de chaleur. Votre enfant comprendra que c’est le retour à l’état liquide du lait ou de l’eau qui faire fondre la glace. En grandissant, vous pouvez aussi lui proposer de concevoir lui-même ses propres expériences pour trouver les réponses. Dans tous les cas, dites-lui que vous êtes très intéressé(e) par la réponse qu’il va trouver et que vous aimeriez qu’il la partage avec vous.

Votre enfant pourra avoir une forte envie de taper la question dans Google, mais montrez-lui plutôt que les livres sont une source de savoir importante. Cela permettra à votre enfant d’apprendre à formuler sa question pour savoir dans quel genre de livre chercher. Cela peut être aussi le prétexte d’une virée à la bibliothèque.

Apprenez à votre enfant à réfléchir par lui-même

Lorsque vous ne connaissez pas la réponse à une question (et même si vous lui donnez la réponse), demandez toujours à votre enfant: «qu’en penses-tu toi?» Vous pourriez être très agréablement surpris(e) de son niveau de réflexion. En l’encourageant à développer son raisonnement et en y participant vous-même en donnant vos arguments, vous lui donnez les moyens de trouver la réponse par elle-même. Par exemple, à la question «Quel est le bruit d’un clignement d’œil de dinosaure?» (vraie question relayée par des parents dans une liste de questions existentielles) vous pouvez répondre: 

-  Je ne sais pas, aucun humain n’a jamais vu de dinosaure vivant. Comment penses-tu que nous puissions trouver la réponse? 

-  Bah, je ne sais pas…

-  Peut-être pouvons-nous raisonner par analogie en trouvant quel est le bruit du clignement d’œil des animaux que nous connaissons et qui sont les plus proches des dinosaures? Quel animal choisir? 

-  Les crocodiles?

-  Pourquoi pas, mais il y a aussi les tortues et les oiseaux. Comment tu choisirai?

 Et ainsi de suite.

Ces conversations sont l’occasion pour vous d’apprendre à votre enfant les différentes techniques de raisonnements:analogique, empirique, holistique, a contrario, par l’absurde… Avec ces outils tout en le faisant participer à la réflexion (Et toi, qu’en penses-tu?), votre enfant apprend à construire un raisonnement et à développer des arguments au soutien de sa réponse. 

Les questions existentielles de votre enfant sont une introduction à la philosophie

Vous ne vous en rendez pas forcément compte, mais les questions existentielles de votre enfant sont de vraies introductions à la philosophie. Ne laissez pas passer ces opportunités d’apprentissage qui lui permettent de prendre conscience du monde et de lui-même tout en aiguisant sa curiosité. Un site internet a relayé une liste de vraies questions existentielles d’enfants dont on ne pense pas à première vue qu’elles soulèvent de vrais débats philosophiques, pourtant voici des idées de réflexions que vous pouvez mener avec votre enfant à partir de ces questions:

«Pourquoi ça existe les gros mots si on peut pas les dire?» Cela voudrait dire que s’il n’y a pas de mots pour nommer une chose, celle-ci n’existe pas? 

«Est-ce qu’une femme enceinte peut rentrer le ventre?» Sais-tu ce qu’il y a dans le ventre d’une femme enceinte? Qu’est-ce qui te permets de rentrer ton ventre?

«Je ne me sens pas très bien, je ne sais pas pourquoi j’existe en vrai».  Cette question nécessite d’être fragmentée en plusieurs questions pour savoir ce que veut vraiment dire l’enfant.

«Est-ce que les cailloux c’est mort?» Que faut-il pour que quelque chose soit vivant? Un cœur qui bat? Dans ce cas les cailloux sont morts mais les plantes aussi, et certains animaux comme la méduse aussi. Selon toi, quel est le critère du vivant et donc, a contrario, du mort? 

«Pourquoi elle est verte et pas bleue l’herbe? Moi je préfèrerais qu’elle soit bleue. C’est qui qui a choisi la couleur?» Je ne sais pas. Si tu veux on peut aller à la bibliothèque pour chercher la réponse. Je crois que Charles Darwin s’est aussi posé la question.

«Maman est ce que c’est dur d’être adulte? Moi je pense que oui ça doit être dur de ne jamais s’amuser» Pourquoi penses-tu que les adultes ne s’amusent jamais? N’y a-t-il qu’une seule façon de s’amuser? Cela mène à des réflexions sur la tolérance et l’altérité.

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Au fait...

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C'est le résultat d'une enquête menée par des chercheurs en 2017.

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