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Apprenez les vertus de l’empathie et de la compassion à votre enfant

Si tout le monde s’accorde sur le fait que l’empathie et la compassion sont des qualités indispensables, dans la vraie vie ceux qui en font preuve sont perçus comme (trop) sensibles voir faibles. Pourtant, il existe beaucoup d’avantages à apprendre à vos enfants à faire preuve d’empathie et de compassion: cela diminue le risque de devenir harceleur ou délinquant, les personnes ayant un niveau d’empathie et de compassion élevé réussissent mieux socialement et professionnellement et cela est bon pour la santé.

Qu’est-ce que sont l’empathie et la compassion?

L’empathie est la faculté d’identifier et de reconnaître les émotions chez les autres. Elle fonctionne comme une sorte de miroir: elle permet à votre enfant d’identifier les émotions des autres en distinguant chez eux les signaux corporels et verbaux qu’il partage. C’est parce que votre enfant sait que ses propres larmes sont causées par de la tristesse qu’il va comprendre qu’un enfant qui pleure est probablement triste lui aussi. Elle ou il peut alors adapter son comportement en lui offrant une réponse adaptée: elle ou il doit faire preuve de compassion. La compassion est la faculté de partager, ressentir les mêmes émotions qu’autrui. En compatissant à la tristesse de son amie qui a perdu son doudou, votre fils va avoir l’attitude dont il aimerait qu’on fasse preuve à son égard si c’était lui qui avait perdu son doudou, comme du réconfort. 

Manquer d’empathie c’est comme conduire les yeux fermés sur une route de montagne, ça risque de mal se passer. La personne qui manque de compassion voit les émotions ressenties par son interlocuteur mais il ne les prend pas en compte. Il conduit sur la route de montagne les yeux bien ouverts, mais il ne tourne pas le volant pour prendre le virage, ça risque de mal se passer aussi.

Les nombreux avantages à faire preuve d’empathie et de compassion

Le manque d’empathie est très invalidant dans la vie sociale car il empêche de «lire» les émotions des autres et d’adopter une attitude appropriée. Cela est pourtant indispensable dans les environnements tels que la crèche et l’école où il vaut mieux savoir naviguer socialement. Un enfant empathique saura reconnaître l’enfant qui s’apprête à piquer une colère et il pourra s’en éloigner à temps. Un enfant compatissant partagera la joie de son amie qui a réussi un puzzle plutôt que de montrer de la jalousie. 

Les enfants qui n’apprennent pas l’empathie et la compassion deviennent généralement des adultes considérés comme «bizarres» car ils n’adoptent pas le comportement normalement attendu d’eux face à une situation sociale précise. A l’inverse, les personnes faisant preuve d’empathie et de compassion sont généralement très appréciées. Elles sont aussi plus performantes professionnellement car elles savent adopter la posture nécessaire pour mettre leur entourage professionnel à l’aise et l’encourager.

Cela aussi d’augmenter sa confiance en soi car un enfant empathique et compatissant sera moins craintif des nouvelles rencontres puisqu’il sait qu’il peut «lire» ce que ressent un autre enfant et quel comportement adopter. A l’inverse, un enfant qui n’aura pas appris l’empathie et la compassion sera souvent peureux voire agressif face à des personnes ou situations inconnues car il ne saura pas comment réagir et, dans le doute, il préfèrera être prêt à se défendre.

D’ailleurs, plusieurs études ont démontré un lien très sérieux entre l’alexithymie (le manque d’empathie ou l’incapacité à identifier et à exprimer ses émotions et celles d'autrui) avec les comportements asociaux. Les recherches ont démontré que les délinquants et les harceleurs scolaires n’ont qu’une très faible empathie, c’est pourquoi des «ateliers empathie» sont proposés aux élèves harceleurs dans certaines écoles pour qu’ils abandonnent leur comportement asocial.

L’empathie et la compassion sont pour tous les enfants, filles et garçons 

Il existe un cliché selon lequel les filles seraient «naturellement» plus empathiques ou compatissantes que les garçons. En réalité, ce cliché est auto-réalisateur. Il a été démontré scientifiquement* que la capacité d’éprouver de l’empathie dépend, en partie, de l’ADN. Or, les personnes ayant un ADN qui les rend plus empathiques que la moyenne sont autant des femmes que des hommes. La nature n’a donc rien à voir avec le niveau d’empathie supérieur des femmes et cette différence entre les sexes résulte de l’éducation différenciée entre les filles et les garçons. Comme dans l’imaginaire collectif les femmes sont plus empathiques, l’empathie leur est plus enseignée. Elles décodent effectivement mieux les émotions car les adultes adoptent une palette d'expressions beaucoup plus large avec les filles qu’avec les garçons, elles sont aussi plus encouragées à discuter et à disséquer leurs émotions et leurs sentiments. Ce sont les facteurs sociaux qui influent sur le niveau d’empathie et de compassion d’une personne, pas son sexe.

Parler de ses sentiments, encore aujourd’hui, est vu comme un truc de «gonzesse», de «mauviette» et l’empathie et la compassion sont moins enseignés aux garçons. Les délinquants, dont il a été prouvé qu’ils ne maîtrisent pas l’empathie ou la compassion, sont d’ailleurs majoritairement masculins. Chaque enfant naît avec le même réservoir d’empathie à remplir. C’est l’éducation et la société qui permet aux filles de plus remplir le leur. L’empathie et la compassion sont deux vertus qui s’apprennent et se travaillent tout au long de la vie quel que soit son sexe. Autant les filles que les garçons gagnent à maîtriser ces vertus. 

Apprenez à votre enfant à différencier ses émotions 

Tout d’abord, pour reconnaître les émotions des autres (l’empathie), il faut être capable d’identifier et de reconnaître ses propres émotions. Pour cela, les mots ont leur importance car votre enfant doit apprendre à faire la différence entre la joie et la fierté, entre la frustration et l’agacement ou encore entre le stress et la peur. En plus d’augmenter l’empathie, savoir finement identifier ses émotions a des bienfaits sur la santé puisqu’une étude** a démontré que cela diminuait les niveaux d'inflammation du corps et les risques de maladies chroniques comme le diabète, l'obésité et les troubles cardiovasculaires. Une autre étude*** démontre que plus une personne sait décortiquer ses émotions, plus elle est capable de les gérer sereinement. Adieu les colères! En tant que parent, vous devez donc bien choisir les mots que vous utilisez pour décrire vos émotions et celle de votre enfant. Demandez-lui s’il est contrarié plutôt qu’énervé ou si son désintérêt pour un jouet ne serait pas plutôt du mépris. Si besoin, n’hésitez pas à aller vérifier dans le dictionnaire le sens des mots pour les utiliser correctement. Si vous voulez en savoir plus sur la gestion des émotions et la manière de l’enseigner à votre enfant pour qu’il devienne un adulte serein et équilibrez, téléchargez notre e-book ici.

Augmentez l’empathie et la compassion de votre enfant grâce au journal des émotions

Prenez quelques minutes deux ou trois fois par semaine, de préférence lors de moments où vous constatez que votre enfant ressent une émotion forte (positive ou négative), pour lui demander comment il se sent. Munissez-vous d’un carnet et d’un crayon et demandez-lui de vous dire ce qui lui passe par la tête: «Je me sens mal, j’ai envie de crier, c’est injuste que personne ne pense à moi» ou «Je me sens bien, j’aime bien ci, j’aime bien ça…». Notez dans le carnet ce que dit votre enfant et interrogez-le sur l’événement qui l’a mis dans cet état: est-ce un événement récurrent et l’émotion est-elle toujours la même? Est-ce un événement anodin mais exacerbé par un état de fatigue, de faim? Enfin, demandez à votre enfant de verbaliser son émotion le plus précisément possible (les mots sont importants): est-il en colère? contrarié? heureux? enthousiaste? S’il a du mal avec cette étape, prenez les pages précédentes du carnet qui est son journal des émotions et demandez-lui de retrouver une page où il a ressenti les mêmes choses. L’émotion inscrite en bas de la page est probablement ce qu’il ressent. 

La force de l’exemple

Les recherches suggèrent que les parents peuvent s'impliquer de multiples façons dans le développement du caractère de leurs enfants, et l'une des choses les plus importantes que vous puissiez faire pour votre enfant est de lui donner l'exemple. Les valeurs morales sont acquises très tôt par les enfants et en fonction de l’exemple que vous lui donnez, votre fille ou votre fils va plus ou moins développer son empathie, sa compassion, ou au contraire un caractère colérique ou méprisant.

Cela pourrait vous paraître infantilisant mais lorsque vous faîtes l’exercice du journal des émotions avec votre enfant, ayez votre propre carnet pour le remplir vous aussi avec vos émotions. Tour à tour avec votre enfant, expliquez ce que vous ressentez (toujours avec le vocabulaire le plus étoffé possible): «Je me sens seul(e), j’ai l’impression de ne pas compter, j’ai envie de danser, je suis serein(e), j’aime bien ceci, …» Ensuite, décrivez l’événement qui vous mène à ressentir cette émotion: «Je suis frustré(e) parce que cela fait trois fois que je te demande de débarrasser ton assiette sale. Es-tu prêt(e) à m’aider en m’expliquant pourquoi tu ne débarrasses pas ton assiette quand je te le demande ? Cela m’évitera d’être frustré(e) et de crier». En suivant ce processus, votre fille ou votre fils va comprendre que son comportement exerce une influence sur les émotions des autres et notamment les vôtres. Elle ou il va ainsi plus facilement développer son empathie et sa compassion. Plus vous lui montrerez l’exemple, plus votre enfant apprendra vite.

* «Genome-wide analyses of self-reported empathy: correlations with autism, schizophrenia, and anorexia nervosa», Translational Psychiatry, 12 mars 2018

**«Emodiversity and biomarkers of inflammation», American Psychological Association, 2018 Vol. 18 No. 1, 3-14

***Knowing what you’re feeling and knowing what to do about it: Mapping the relation between emotion differentiation and emotion regulation. Cognition and Emotion,15, 713–724, (2001) 

Au fait...

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C'est le résultat d'une enquête menée par des chercheurs en 2017.

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